Le Rassemblement National

Voies du monde est allé à la rencontre de Théo Chene, un militant investi au sein du parti politique Le Rassemblement National. De la capitale de la Vienne, Théo Chene nous a partagé son expérience inédite d’engagement politique ainsi que son analyse de la situation politique française et européenne. Président de l’association Voix centre droites, Théo Chene souligne lors de cet entretien l’importance de l’existence, et surtout, du respect du pluralisme des opinions au sein de nos lieux d'étude. 

Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Théo CHENE, j’ai 20 ans et je viens de la Drôme. Actuellement en deuxième année à  Sciences Po Paris, sur le campus de Poitiers, je nourris une passion pour les pays hispanophones. Être à Poitiers m'a également donné l'opportunité d'apprendre le portugais, une langue et une culture que  j'ai appris à apprécier. Je suis de nature curieuse et j’aime particulièrement les débats, surtout avec  ceux qui ne partagent pas mes opinions et qui me démontrent que j'ai tort. C'est ainsi que je progresse  et que je trouve que cela m’enrichit intellectuellement. Je suis également le Président de l’association  Voix Centre Droites dont l'objectif est de garantir le pluralisme des opinions sur le campus de Poitiers. 

Qu’est-ce qui vous a amené à cet engagement ? 

Je proviens initialement d'une famille peu impliquée politiquement, de la célèbre « classe moyenne » dont on entend parler fréquemment. Au lycée, on me déconseillait fortement de poursuivre des études  en sciences politiques, affirmant que c'était un milieu particulier mais j'ai décidé de suivre ma passion.  Dès mes souvenirs les plus lointains, la politique m'a captivé. En CM1, j'ai pris l'initiative d'écrire au  président de la République de l'époque, M. Hollande, exprimant mes désaccords sur la réforme de la  semaine de 4,5 jours annoncée en octobre 2012. Mon mécontentement envers le système éducatif  était déjà bien ancré. Au fil du temps, j'ai progressivement compris l'importance de la politique,  soutenant officieusement les idées de Marine Le Pen depuis un certain temps, et officiellement depuis  un an. 

Quelle est la caractéristique, selon vous, qui existe seulement dans le Parti du  « Rassemblement National » et qui n’est pas présente dans les autres partis ? 

Je préfère dire que c'est un ensemble et non une caractéristique unique. C’est la cohérence du projet  politique à laquelle je crois. Ce qui a d'abord attiré mon attention, c'est la promesse de mettre fin à une  immigration massive et incontrôlée. Je ne suis pas opposé à l'immigration, je soutiens simplement l'idée d'accueillir un nombre moindre de personnes, mais dans des conditions qui favorisent une  meilleure assimilation. À cet effet, le Premier ministre, Gabriel Attal, a repris ces idées du  Rassemblement national dans sa déclaration de politique générale, mettant en avant son désir d’« accueillir moins pour accueillir mieux »

Je pense que toute personne venant en France, travaillant ici, aimant le pays et respectant les lois de  la République doit être accueillie sans aucun problème. Il n'est aucunement « raciste » de souhaiter  que les étrangers, tout comme les Français d'ailleurs, respectent les lois de la République, c’est une  question de principe.

Quelle lecture pourriez-vous faire du monde actuel ? 


Tout repose sur la perspective que l'on adopte. Prenons l'exemple de la montée des nationalismes notamment en Europe et plus globalement à l’échelle mondiale. Pour ma part, je perçois cela comme  une revendication en faveur de davantage de liberté, visant à briser la logique de l’État-monde consistant à fédérer les régions du globe sous l'influence de normes et de valeurs communes. À mon  avis, les revendications des peuples se situent davantage à l'échelle nationale. Il s’agit de coexister avec  nos particularités et nos traditions qui font notre richesse et éviter l’uniformisation. Ainsi, il s’agit d’une  quête de préservation de l'identité propre à chaque nation, un appel à préserver la pluralité culturelle.

L’état actuel de la France en un mot ?

Le terme que j'utiliserais pour décrire la France serait « combative ». On peut interpréter cela de  manière négative en soulignant que la France traverse des crises, mais également de manière positive en affirmant qu'elle saura les surmonter si l'on nourrit un amour et une fierté pour notre pays. Il ne  s'agit pas de surestimer nos valeurs, mais simplement d'être fier de ce que l’on est. 

Si demain vous pouviez changer une chose en France, que serait-elle ? 

Si j'avais la possibilité d'apporter une modification, ce serait au niveau de l'éducation, car elle constitue  le fondement de tout. L’éducation est la base du développement de toute société. La formation des  jeunes aujourd'hui est le reflet de l'état du monde de demain. Enseigner la compassion afin de réduire  la violence, réintroduire des valeurs qui nous sont chères et qui sont en train de s'effacer, sensibiliser  pour encourager des actions positives... En somme, c'est véritablement cela qui engendrera des changements significatifs, et à ce sujet, je n'ai aucun doute. 

Que diriez-vous aux détracteurs du « Rassemblement National » ? 


Tout d’abord, les critiques des détracteurs du Rassemblement national ne font que renforcer mes convictions. Plus on nous attaque, plus cela signifie que nos idées sont prises en compte, et cela légitime nos positions. Selon un sondage de l'IFOP, 42% des Français ont déjà voté pour le Rassemblement national. Est-ce que cela signifie qu’autant de Français sont racistes ? Bien sûr que non... Si les détracteurs du Rassemblement national considèrent que ces 42% des Français sont racistes, cela suscitera un débat important, remettant en question la légitimité du vote d’une bonne part de Français.


Par ailleurs, j’encourage toutes les personnes curieuses ou désireuses de participer à des débats respectueux à venir à ma rencontre. J'ai toujours soutenu que la politique est une façon de percevoir le monde, et heureusement, nous ne partageons pas tous les mêmes opinions, ce qui contribue à la beauté et à la richesse des discussions. Je reste toujours ouvert aux idées et suis prêt à débattre avec quiconque, peu importe ses convictions.



Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à la jeunesse ? 


Je vais rester relativement conventionnel dans mes paroles, mais je n’en demeure pas moins convaincu. Je soutiens qu'il est essentiel de vivre pleinement, de défendre ses convictions et de s'engager activement (dans le respect des limites établies par notre État de droit). C'est précisément cet engagement qui confère sa beauté à l'acte de s'investir pour une cause. Je leur conseillerais surtout d'être fières de leurs idées, de leurs valeurs et d'oser s'exprimer.


Pour conclure, avez-vous quelque chose que vous souhaiteriez ajouter, une remarque, ce qui vous tient à cœur ?


Pour terminer, je voulais remercier Issrae pour m'avoir donné l’opportunité de m’exprimer et plus largement, d'avoir donné la parole à un étudiant porteur des idées de droite à Sciences Po. Et surtout, je tiens à la féliciter pour son implication au sein de Voies du Monde.