Les Républicains

Voies du monde est allé à la rencontre de Ouisal Boughalem, une militante investie au sein du parti politique Les Républicains. À 18 ans, ses engagements politiques forts et déterminés lui ont permis d’être nommée Responsable adjointe des jeunes LR de l’Essonne. Lors de cet entretien, Ouisal Boughalem nous a partagé son analyse de la situation politique française et mondiale en soulignant un problème de « fractures sociales ». De nombreuses pistes de réflexions, et surtout, de résolutions ont été évoquées tout au long de cet échange. 


OUISAL BOUGHALEM 

Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Ouisal Boughalem, je suis étudiante en première année de droit et militante LR depuis mes 16 ans

Qu'est-ce qui vous a amené à cet engagement ?


J'ai grandi dans un quartier difficile à Évry. J’y ai vu du trafic de stupéfiants, des rixes, des émeutes, de la violence… Mais j’ai aussi vu de braves gens, plus nombreux d'ailleurs, qui travaillaient toujours plus dur pour s’en sortir. J’ai vu des parents qui se sacrifiaient pour que leurs enfants aspirent à quelque chose de meilleur. J’ai aussi vu des parents impuissants pour sauver leurs enfants de certaines situations. C’est de là que vient mon engagement politique. 


À dire vrai, la politique était assez loin de nous. On ne comprenait pas tous ces politiciens. Ils ne parlaient pas comme nous et semblaient bien éloignés de nos réalités. Mais c'est lorsque j’ai découvert la rupture politique qu'avait provoquée Nicolas Sarkozy, que je me suis enfin engagée en rejoignant Les Républicains. Son franc-parler était à la hauteur de son courage - chose qui manque à bien des élus… Je me suis spontanément dit : « Enfin quelqu’un qui parle cash ! ». Parce qu’après tout, la politique, ce n’est pas qu'une affaire de technocrates froids ! C’est chaud et populaire ! 


Quelle est la caractéristique, selon vous, qui existe seulement dans le parti "Les Républicains" et qui n'est pas présente dans les autres partis ?


Les Républicains sont, avant tout, un parti de gouvernement et de responsabilité. Aujourd’hui, s’il y a bien une chose qui fait la singularité de ce parti, c’est son sérieux. À l'heure où les séances à l’Assemblée nationale relèvent plus du spectacle qu’autre chose, il faut bien admettre que Les Républicains relèvent le niveau. Depuis le début de l’actuelle législature, c'est plus de 98 sanctions qui ont été prononcées : c’est un record absolu. Le niveau de nos députés n’a, d'ailleurs, pas seulement baissé, il s’est littéralement effondré. On arrive à un tel stade que l’on doit rappeler à certains députés, majoritairement des députés LFI, qu’il convient d'être correctement habillés au sein de l'hémicycle de l’Assemblée nationale et de cesser les invectives à tout-va. Plutôt que de participer à ce spectacle dégradant, Les Républicains ont travaillé sérieusement à améliorer les textes du gouvernement, ce qui n’était pas une chose aisée compte tenu de la situation politique. Ils ont ainsi pu démontrer qu’on pouvait difficilement se passer d’eux surtout dans un moment où les Français sont majoritairement à droite. 


Quelle lecture pourriez-vous faire du monde actuel ?


Nous vivons dans un monde aussi dangereux qu’autrefois pour ne pas dire plus dangereux. Ce qui est inquiétant, c’est que nous avons toujours tendance, particulièrement en Occident, à penser que ce qui nous est arrivé hier, ne nous arrivera plus aujourd'hui. Remarquez l’Europe prise par surprise par le conflit Ukraino-russe persuadée que la paix était éternelle à ses portes. Remarquez notre impréparation à la crise sanitaire puisque nous étions, encore une fois, persuadés que rien de tel ne pouvait nous arriver de nos jours. Je vous recommande vivement le livre d’Henri Guaino « À la septième fois, les murailles tombèrent ». Il dresse un constat très juste de ces sociétés qui se reposent sur leurs lauriers. Il rappelle, à juste titre, que rien n’est jamais acquis : ni la paix, ni la démocratie ni quoi que ce soit d'autre. 


L’état actuel de la France en un mot ? 


Fracturée ! La France est beaucoup trop fracturée socialement ! Beaucoup de Français sont frustrés de ne pas avoir accès à une ascension sociale malgré un travail acharné. Les gens modestes ne demandent qu’à vivre décemment de leur travail ! 

Toutefois, croyez-moi, ce n’est ni l’égalitarisme, ni la victimisation, tout droit venues de la gauche, qui vont remédier à cette fracture sociale suffisamment profonde. Ce que je souhaite, c'est que le travail paye enfin et que les passerelles soient plus nombreuses.


Si demain vous pouviez changer une chose en France, que serait-elle ?

 

Si je pouvais, j’éradiquerais net le trafic de stupéfiants. C'est, pour moi, une priorité absolue. Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un fléau qui détruit des vies et des familles entières. Un fléau qui participe au climat d’insécurité absolument pesant dans certains quartiers. Qui a le courage de s'emparer sérieusement de ce sujet aujourd’hui ? Qui a l’intelligence de traiter le mal à la racine ? 


Que diriez-vous aux détracteurs des "Républicains"


Les détracteurs sont divers, mais ce sont avant tout les extrêmes. Je dirai à l’extrême droite qu’elle ne se méprenne pas à revendiquer un héritage qui n’est pas le sien. Quant à l’extrême gauche, qu'elle ne se méprenne pas à nous diaboliser au risque de banaliser le véritable danger.

Ça m’amuse toujours d’entendre le Rassemblement national se la jouer gaulliste quand on connaît leur héritage… Ça m’amuse autant d’entendre La France Insoumise citer de grands auteurs de gauche républicaine, quand on sait ce qu’est devenu ce pauvre parti qui s’est lui-même exclu de l’arc républicain…


Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à la jeunesse ?


Je conseillerai à la jeunesse de s’engager, mais surtout, d'aller voter massivement lors des élections ! J’ai encore en tête les taux d’abstention absolument records des 18-25 ans lors des dernières présidentielles et législatives. Je veux rappeler que c'est le destin de la jeunesse qui se joue dans les urnes ! Nous sommes l'avenir de la France !


Pour conclure, avez-vous quelque chose que vous souhaiteriez ajouter (une remarque, ce qui vous tient à cœur...) ?


Je veux dire aux jeunes, de banlieue particulièrement, d’être ambitieux et de ne jamais se laisser séduire par les discours victimaires qui ne les enfoncent que dans la médiocrité ! Certains doivent travailler deux fois plus, c’est vrai, mais le mérite est double. 


Chaque fois que l’on me dit que c’est impossible, je réplique qu'impossible n’est pas français, et quand on me dit que l’ascenseur social est en panne, je réplique que je prendrai l’escalier. Si certains y voient une forme d’entêtement, d'aveuglement, ou même de provocation, moi, j'y vois juste une manière de dire qu’il y a toujours un espoir, une solution, une issue. 


Ainsi, je pense qu'en aucun cas la jeunesse ne doit se résigner, et qu’elle ne doit jamais se sentir condamnée ! Par la même occasion, le politique n’est pas censé nous dire que nous sommes condamnés. Il est là pour nous dire qu’il a une solution. Sinon, à quoi sert-il ? Tous les politiques qui vous diront le contraire sont, en plus d’être inutiles, de véritables prestataires de services !